- 1. Mécanismes de survie: croissance et défense
- 2. Fuite, lutte et inhibition de l’action
- 3. Le stress chez l’Homme
- 4. Des conséquences sur la santé
L’évolution nous a doté de nombreux mécanismes de survie, lesquels se divisent globalement en deux groupes : la croissance et la défense.
Bruce Lipton[1] a mis en évidence ces mécanismes lorsqu’il clonait des cellules endothéliales humaines. Celles-ci fuyaient les toxines qu’il introduisait dans la boîte de Petri (boîte cylindrique de laboratoire). Cependant, elles gravitaient autour des nutriments. Ces deux mouvements opposés sont les deux réactions élémentaires d’une cellule aux stimuli de l’environnement. La gravitation autour d’un signal favorable à la vie, telle la nourriture, caractérise une réaction de croissance ; la fuite devant un signal menaçant, telles les toxines, caractérise une réaction de défense. De plus, il est bon de noter que certains signaux environnementaux sont neutres et ne provoquent ni réaction de croissance ni réaction de défense.
Les recherches de Bruce Lipton à la faculté de médecine de l’Université de Stanford ont démontré que ces comportements de défense et de croissance sont également essentiels à la survie chez les organismes multicellulaires comme les humains. Or ces deux mécanismes de survie opposés, qui ont mis des milliards d’années à évoluer, présentent un dilemme : ils ne peuvent fonctionner simultanément de manière optimale. Les cellules étudiées par Lipton avaient soit une configuration pour la nutrition (correspond à la croissance), soit pour la défense, il leur était impossible de présenter les deux configurations en même temps.
A l’instar des cellules, les humains restreignent inévitablement leur comportement de croissance lorsqu’ils passent en mode de défense. En effet, afin de survivre, nous devons mobiliser toute notre énergie pour réagir par la fuite ou la défense. La redistribution de nos dépenses d’énergie dans la réaction de défense freine inévitablement celle de la croissance. La défense nécessite la fermeture du système pour isoler l’organisme du danger.
Le processus de croissance nécessite une communication ouverte entre un organisme et son environnement. Par exemple, l’absorption de nourriture et l’élimination de déchets.
L’inhibition de la croissance est débilitante, car le processus de croissance ne fait que dépenser de l’énergie mais s’avère aussi nécessaire pour en produire. Par conséquence, une réaction de défense soutenue freine la production d’énergie vitale. Or, contrairement aux cellules individuelles, la réaction de croissance ou de défense des organismes multicellulaires n’est pas globale et nos milliards de cellules ne sont pas toutes en mode de croissance ou de défense en même temps. La proportion de cellules passant en mode de défense dépend de la gravité du danger. L’inhibition chronique des mécanismes de croissance peut cependant compromettre notre vitalité.
Chez les organismes multicellulaires, les comportements de croissance et de défense sont contrôlés par le système nerveux, lequel surveille les signaux environnementaux, les interprète et détermine une réaction appropriée, en gouvernant l’organisation des activités de population cellulaire.
Le corps est en réalité doté de deux systèmes de défense distincts :
- L’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) organise la défense des dangers externes ;
- Le système immunitaire protège des dangers internes.
Lorsque l’axe HHS mobilise le corps pour se défendre, les hormones surrénales empêchent directement le système immunitaire de conserver ses réserves d’énergie afin de les rendre disponibles à la défense d’une agression extérieure.
L’axe HHS entrave également notre capacité à réfléchir rationnellement. En effet, en situation d’urgence, plus l’information est traitée rapidement, plus l’organisme a des chances de survie. Les hormones répriment alors l’activité du cortex préfrontal, siège des fonctions cognitives supérieures, et active le cerveau postérieur, siège des réflexes vitaux.
Le système HHS est un ingénieux mécanisme pour traiter le stress grave. Par contre, ce système de défense n’a pas été conçu pour fonctionner continuellement.[2]
- 1. Mécanismes de survie: croissance et défense
- 2. Fuite, lutte et inhibition de l’action
- 3. Le stress chez l’Homme
- 4. Des conséquences sur la santé
Extrait du mémoire Unité corps-émotion, de la théorie à l’Ostéopathie
[1] Lipton Bruce (1944- ), docteur et biologiste du développement américain.
[2] Lipton Bruce, Biologie des Croyances, Ariane, 2016.