4. L’émotion au service de la survie: des conséquences sur la santé

Précédent: 3. Le stress chez l’Homme

Le stress animal a des conséquences à court terme dans la nature : dans toute situation, le danger débouche sur une issue (la proie parvient à s’enfuir, à combattre ou à adapter son comportement d’inhibition pour survivre, en faisant le mort ou se rendant le plus invisible possible par exemple). Le stress cognitif humain quant à lui est volontiers chronique car il est interne à nous-même. Il ne dépend que de notre propre vécu émotionnel.

Si la lutte défensive et la fuite sont souvent socialement non acceptées, Henri Laborit a montré que c’est dans un état d’inhibition, qui s’accompagne d’angoisse chez l’Homme, que l’on présente des perturbations pathologiques. La lutte et la fuite sont des réponses qui, même inadaptées au danger, vont permettre de maintenir l’équilibre biologique.[1]

Ainsi un état de stress chronique lié à cette inhibition de l’action peut entrainer des manifestations pathologiques nombreuses et parfois lourdes à supporter :

  • perte de moyens : confusion, blanc mental, dispersion, perte de mémoire, de recul, d’initiative, de plaisir ;
  • source de conflits et d’incompréhension : perte de confiance en soi et/ou en les autres, victimisation ;
  • perte du goût de vivre : anxiété, agitation, insatisfaction permanente, impatience, susceptibilité, agressivité, découragement, dépression ;
  • source de pathologies : tensions corporelles, spasmes, asthme, allergies, infections, hypertension artérielle et maladies cardio-vasculaires, cancers, addictions, boulimies, troubles du sommeil, accidents… ;
  • source de dysfonctionnements cérébraux.[2]

Extrait du mémoire Unité corps-émotion, de la théorie à l’Ostéopathie


[1] Laborit Henri, Mon oncle d’Amérique, extrait, réalisé par Alain Resnais, 1980    

URL : https://www.youtube.com/watch?v=8ubYKgXU5ms

[2] Fradin Jacques, L’intelligence du stress, Groupe Eyrolles, 2008